Dans l’après-midi du mardi 30 septembre 2025 à son siège social de Ouagadougou, la Banque agricole du Faso (BADF) a de nouveau confirmé sa place de partenaire stratégique de choix de l’économie rurale.
C’est ce que révèle cette importante convention de financement que « Notre banque à tous ! » a signée pour l’acquisition de 300 tracteurs au profit de l’union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB).
Là où d’autres l’auraient mené avec du clinquant, ici, la direction générale de la Banque agricole du Faso (BADF) a plutôt fait le choix de la sobriété.
Difficile de ne pas y voir la marque de fabrique du patron de l’institution, Mahamadi S. Zoromé, connu pour sa grande discrétion mais aussi pour son naturel à mettre la main dans le cambouis.
Vêtu d’un habit traditionnel en cotonnade locale, arborant le badge obligatoire, comme tout le reste de l’assistance, il n’hésite pas à ranger lui-même, ici, une chaise qui déborde, à ajuster, là-bas, une table qui dépasse ou à s’enquérir des nouvelles de la délégation des bénéficiaires qui a quitté Bobo pour la circonstance.
Sitôt les hôtes du jour arrivés, sitôt la cérémonie entamée dans un agencement réglé comme du papier à musique : brèves allocutions, appositions de signatures, échange de paraphes entre les deux partenaires et l’affaire fut pliée, au grand bonheur des acteurs de l’économie rurale, en général, et particulièrement de celui des producteurs de coton du Burkina.
Pouvait-il en être autrement avec une institution financière comme la BADF ? « Cette signature de convention avec l’UNPCB est en parfaite cohérence avec notre mission qui est de financer, accompagner et moderniser le monde agricole. Bien que la BADF soit une banque universelle, elle a fait de la modernisation de l’agriculture une vision stratégique», se félicite son directeur général, Mahamadi S. Zoromé. Une déclaration qui fait écho à la grande banderole déployée en arrière-plan et barrée de cette inscription : « La modernisation de l’agriculture au Burkina Faso, la BADF en fait sa priorité ».
Au terme de cet accord, la banque s’est engagée à délier les cordons de la bourse pour l’acquisition de 300 tracteurs au profit de la faîtière de l’or blanc.
Un prêt dont les conditions sont tout aussi avantageuses que souples.
En effet, pour une durée de remboursement de cinq ans, le taux d’intérêt n’est que de 7%. Un tarif préférentiel, s’il en est donc, dans un contexte où la rareté des ressources a provoqué partout une hausse du coût du crédit.
« Quiconque connaît la place du coton dans l’économie nationale comprendra aisément le sens de la signature de la présente convention et de toutes les facilités qui en découlent », explique le directeur général de la BADF qui a tenu à rappeler « le rôle important de l’Etat burkinabè dans l’aboutissement de cette opération par la subvention de 50% du coût global qui se chiffre à plus de quatre milliards de francs CFA », avant d’annoncer que la banque n’entend pas s’arrêter en si bon chemin : « Nous prévoyons étendre ce type de solution de financement à d’autres filières stratégiques comme le niébé, le maïs et pourquoi pas le sésame et le blé dont la culture au Burkina est pleine de promesses ».
Une perspective dont se réjouit déjà le PCA de l’UNPCB, N’Kambi Nikiébo, autant qu’il salue l’initiative de cette « convention tant attendue par les cotonculteurs ». Et il a tenu à le souligner : «C’est avec une grande satisfaction que nous accueillons la cérémonie de ce soir. Je n’oublie pas que si la présente cérémonie a enfin eu lieu, c’est en grande partie grâce à M. Mahamadi Zoromé qui, dès son arrivée à la tête de la BADF, a intensifié les activités pour que la signature de cette convention se tienne ».
Aussi s’est-il engagé, au nom de toutes les entités membres de la faîtière, à veiller au bon usage et à la maintenance régulière des tracteurs d’autant plus que le fournisseur a déjà mis en place des équipes mobiles dans toutes les provinces bénéficiaires de ces engins agricoles dont les caractéristiques techniques répondent aux exigences de la réalité du terrain.
« Le choix de la marque a été fait en tenant compte des conditions pédoclimatiques. Je tiens à rassurer la BADF et l’UNPCB au sujet de la fiabilité et de la résistance des tracteurs », soutient Issaka Compaoré, directeur général de la société nationale de l’aménagement des terres et de l’équipement rural (SONATER), l’entité fournisseuse. Et pour preuve : « Nous avons une longue expérience en matière de commande d’équipements agricoles et une expertise avérée dans le service après-vente », souligne M. Compaoré.
Avec la formalisation de cette convention entre la BADF et l’UNPCB, nul doute que l’or blanc burkinabé retrouvera tout son éclat au profit du bien-être de ses producteurs et de l’amélioration des recettes d’exportation du Burkina.
Neerwaya Isidore Zongo